Les partis politiques favorables à l'entrée de la Turquie dans l'Europe: Le Parti Socialiste (à l'exception de Laurent Fabius), les Verts, la LCR (NPA), le PC et le MRC. Les partis politiques opposés à l'entrée de la Turquie dans l'Europe: L'UMP (à l'exception de Jacques Chirac), l'UDF (MoDem), le MPF, le FN et le CPNT. Le MoDem de François Bayrou, avant les européennes de juin, est majoritairement hostile à cette adhésion (71%) devant la droite (67%) et la gauche (41%). Les sympathisants favorables à gauche sont 49%, 21% au MoDem et 19% à droite. Nicolas Sarkozy a répété son opposition à l'entrée de la Turquie après les déclarations de Barack Obama sur son soutien à l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne le 5 avril à Prague lors du sommet UE-États-Unis. Nicolas Sarkozy, présent à Prague, avait immédiatement rejeté le plaidoyer de Barack Obama, estimant que «s'agissant de l'Union Européenne, c'est aux pays membres de l'Union Européenne de décider...» Si l'UMP s'est groupée autour de Nicolas Sarkozy pour refuser l'adhésion de la Turquie, le PS veut poursuivre la route se son adhésion. Pour le Réveil des Marmottes, c'est aux citoyens des 27 pays de l'UE et à la Turquie de décider par référendums, les Français seraient majoritairement pour un référendum. La Turquie a un point commun avec la France: Le chômage est de presque 10% dans les deux pays.
Un autre problème est occulté dans les débats. Chypre est divisée depuis l'invasion et l'occupation de sa partie nord par l'armée turque en 1974. La Turquie, voulant la séparation de l'île depuis 1963, profite d'un coup d'État des Chypriotes grecs (soutenus par Athènes voulant rattacher Chypre à la Grèce) pour occuper et soutenir la République autoproclamée Turque de Chypre du Nord. La communauté internationale considère cette occupation militaire comme un acte illégal. La Turquie continue de reconnaître officiellement la RTCN mais pas la République de Chypre, pays membre de l’UE. La Constitution Européenne prévoyait un soutien mutuel en cas d'invasion (article I-41-7). Les États de l'Union Européenne devaient soutenir Chypre en entrant en conflit avec la Turquie. Les Chypriotes turcs avaient voté en faveur de la réunification proposée par l'Organisation des Nations Unies en 2004, les Chypriotes grecs avaient dit «non», ce qui avait conduit à une entrée de Chypre coupée en deux dans l'Union Européenne. En octobre 2006, Angela Merkel, la Chancelière de l'Allemagne, avait déclaré que la reconnaissance de Chypre était un préalable à l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne et avait demandé l’application du protocole d'Ankara de juillet 2005 permettant l'accès des ports et aéroports turcs aux navires et aux avions chypriotes.
Pour le Réveil des Marmottes, c'est aux citoyens de décider, dans les 27 pays de l'UE et en Turquie. Mais l'Europe s'est construite sans jamais demander l'avis des principaux intéressés: les individus. Lorsque trois pays votent "non" au traité européen, les Pays-Bas et la France en 2005 et l'Irlande le 12 juin 2008, l'Europe n'en tient pas compte.